Extrait du journal

Lorsqu'on 1904, la France et l’Angleterre convinrent de procéder, dans un esprit de cordiale entente, à la liquidation générale de leurs litiges coloniaux, elles se trouvèrent, aux NouvellesHébrides, en face d’un problème singulièrement complexe et délicat. La convention de 1878 avait proclamé l’égalité des droits des deux puissances dans l’archipel; mais, en les condamnant l’une et l’autre à une inaction politique absolue, elle avait en quelque sorte légalisé et organisé l’anarchie : faute d’une autorité régulière, les Européens résidant dans l’archipel se voyaient rejetés hors du droit commun et des conditions normales d’existence des nations civilisées. Elles avaient tenté, il est vrai, de pallier les inconvénients de cette situation par l’institution, en 1887, d’une Commission navale mixte chargée, en cas de trouble ou de danger menaçant les personnes ou les biens des colons, de prendre les mesures nécessaires pour la répression des troubles ou la protection des intérêts en péril. ....