Extrait du journal

Les cours sont aujourd’hui suivis par une cinquantaine de jeunes gens, au maximum ; et c’est cinquante de trop. Car ceux qui sont restés à ces leçons, que les indigènes normaux et fidèles au Protectorat comptent pour du temps perdu, forment cette minorité de vaniteux et de brouillons, que nous avons tous connus, parmi les petits employés et parmi les interprètes ; c’est de ce milieu, restreint encore, que sortent les amateurs de bruit dans les Chambres Consultatives, et les partisans d’une autonomie indigène, dont le dernier mot serait l’expulsion des Français ; voilà ce que nos compatriotes ont vu dans ces derniers temps, voilà ce que les Annamites sérieux ont vu également; c’est cet écueil dont leur bon sens natif les a préservés. Voulons-nous, en croyant travailler pour nos protégés, et en travaillant, en somme, pour quelques mécontents avides, ne travailler, en réalité, que contre nous ?...