Extrait du journal

Les Japonais ont donc décidé, à eux tout seuls et sans demander permission aux autres puissances, d’occuper, par la force la Chine du Nord. Afin d’avoir les mains libres, ils ont, sans plus de formes, brûlé la politesse à la Société des Nations. On avait toujours cru que cette absorption de la baleine par un requin serait une opération infiniment plus difficile pour le requin que pour la baleine. A la vérité, les choses se sont passées avec une rapidité, une aisance, et une économie, dont ceux qui connaissent l’Extrême-Orient ne sont pas encore revenus.L’Etat-Major japonais, passant outre aux objections qui pouvaient venir des Etats-Unis, de l’Angleterre, ou même du Gouvernement japonais lui-même, a transformé cette opération, que l’on aurait pu croire génératrice d’une guerre longue, formidable et sanglante, en une sorte de simple action de police. Il a ainsi incorporé à son entité avec le Hopéi, 140 mille kilomètres carrés, peuplé d’environ 35 millions d’habitants. D’après la moyenne des statistique, d’ailleurs assez contradictoires, ils ont occupé le Shan-Tung et le Shan-Si, soit quelque 316 mille kilomètres carrés, puis le Chaharo, 259 mille kilomètres carrés et le Sui-Yuan, 304 mille kilomètres carrés. L’occupation de ces immenses territoires vient s’ajouter aux millions et demi de kilomètres carrés représenté par le Mandchoukouo donne au Japon un total de quelque 110 millions d’individus sur les 400 ou 450 millions que l’on attribue à la Chine....