Extrait du journal

M. Camille Pelletan, ministre de la marine, vient de soumettre à la signature du Président de la République un décret plaçant l’amiral Maréchal en non-activité par retrait d'emploi. Il y a quelques jours, le même amiral avait été relevé du commandement en chef de l’escadre de l’Extrême-Orient et rappelé en France sans que ie motif de cette disgrâce ait pu être nettement expliqué. Il faut que l’amiral Maréchal ait commis de bien grosses fautes pour qu’à si peu de distance deux punitions aussi sévères lui rient été infligées, et que ni ses longs services ni l'importance de ses hautes fonctions n’aient pu désarmer la colère du ministre de la marine. Si M. Camille Pelletan a été amené à cette sévérité par une provocation plus ou moins accentuée, s’il a dû faire respecter la discipline compromise par un défi jeté à son autorité, nous n’avons qu’à applaudir, car il n’y a pas de situation si haute qu’elle soit qui puisse affranchir un subordonné de l’obéissance qu’il doit à son chef. Mais si, trop docile aux excitations qui lui arrivent de la presse radicale-socialiste, M. Camille Pelletan se faisait, dans l’espèce, l’exécuteur complaisant des hostilités ouvertes contre les chefs de l’armée au profit d’une copulacerise malsaine et antipàtriotique, nous ne saurions protester avec trop d’énergie contre des mesures qui, en apportant le trouble et la désorganisation dans notre marine, pourraient mettre en péril la défense et la sécurité de la France....