Extrait du journal

M. Henry DORGERES Paris. 29 septembre. — A la suite des inci dents qui se déroulèrent la nuit dernière, aux Halles centrales, ainsi qu'aux portes de Paris, où des manifestants empêchèrent certains maraîchers de pénétrer dans la capitale avec leurs marchandises, la Ministre de l’Intérieur avait décidé, ce matin, de faire ouvrir une mîcrmaticn pour « tentative concertée en vue d'empêcher le ravitaillement de Paris ». M. Bruzin, chef de la section économique et financière du Parquet de la Seine, saisi des faits, commis M. Dcmay, juge d’instruction, afin d’instruire cette affaire. Cet après-midi, M. Dcmay a ouvert une information contre M. Henri d Halluin, dit Dorgères. chef du front paysan, dont le siège est 20, rue de Liège. M. Dorgères est peursuivi en vertu des articles 419 et 420 du code pénal pour action illicite sur le marché, et en vertu de la loi du 7 juin 1848 concernant la provocation aux attroupements. M. Ameline. commissaire aux délégations judiciaires, possesseur de commissions roga toires, a effectué plusieurs vérifications. Le Comité central de défense paysanne communique : « La grève faite aux Halles était générale et était un avertissement. Les maraîchers de province n’avaient pas été priés de cesser leurs expéditions mais tous les maraîchers de la banlieue parisienne ont admirablement suivi le met d'ordre. « Seuls une trentaine de maraîchers ont effectué leurs envois. La plupart de ceux-ci ont rpontanément rechargé leurs voitures dès qu'ils ont appris que la grève était effective et. seules, les marchandises déchargées de l’Arpajonnais sont restées sur le carreau. « La grève cesse aujourd'hui. Ce soir, les Halles seront approvisionnées, mais le Co mité de défense paysanne se réserve le droit de donner un nouvel ordre de grève qui, cette lois, s'étendra non seulement aux maraî chers paris'ens, mais également aux maraî chers de province, si la revalorisation rapide des légumes n’est pas obtenue. >...