Extrait du journal

La félonie du roi Léopold, mais nous l'attendions de Jour en Jour. Nous en étions certains depuis l’époque déjà lointaine où il avait refusé rie prendre rang parmi les défenseurs du droit et de la liberté. Le coup de la neutralité, c’était déjà le coup de la trahison. C’est tout simplement fâcheux pour l’ensemble de nos bons amis belges que nous venons de revoir avec la même commisération cordiale qu'aux mauvais jours d’août 1914. Seulement là ils n’avaient pas été trahis par leur roi... Ils en étaient fiers, et nous aussi. Tout de même, ce qu’il peut se passer de choses, même les plus formidables, dans un court espace de vingt-cinq ans ! Le fils du Roi-chevalier aux mains des Allemands, avec la complicité d’un Henri de Man 1 Pouah ! Et puis quoi, la Belgique n’est pas morte pour ça. Elle vit encore, quelque part en France. Elle vit et elle vibre ! Son gouvernement n’a pas capitulé lui; ses Chambres non plus. Ft alors ? H n’y a plus, quelque part en Belgique, qu’un roi sans autorité et sans couronne, un roi seul, A combien seul, avec son déshonneur qui est immense, et, en plus, la malédiction des mères des soldats français et britanniques qu'il a livrés à la curée allemande. Ceux-là n'ont pas déposé leurs armes. Ils ont lutté jusqu’au bout, aux ordres de leurs chefs héroïques et ont succombé avec eux. Pendant ce temps, sous la protection des barbares, le rot-parjure méditait, s’il le pouvait encore. Méditait sur quoi ? Sur rien, car, qu’il le veuille ou non, il a joué et perdu son trône; il n’échappera pas à la déchéance qui l'attend et qui eût été immédiatement proclamée, n’eût été la difficulté de réunir rapidement et légalement le Parlement du pays frère. Mais ce n’est que reculer pour mieux sauter. Cette félonie aura la sanction qu’elle mérite : un roi — et ce ne sera ni le premier ni le der nier — aura sombré dans le déshonneur et dans la honte, mais la guerre ne sera pas perdue pour cela. On nous laisse entendre que d’autres trahi sons se préparent. C’est bien possible; un mauvais coup engendre toujours un autre mauvais coup, qu’on ne songerait pas, sans cela, à perpétrer. Mais on en aura également raison, voilà tout. Si nous devons compter sur une nouvelle défection, nous en serons profondément affligés, mais pas surpris, car il y a longtemps que nous nous y attendons. Nous n'en serons pas démoralisés pour cela et nous n'en perdrons pas notre foi invincible et indomptable dans le succès de notre cause. A vaincre sans péril on triomphe sans gloire ! En dépit de tout, les Alliés triompheront. Ils n’ont rien perdu en perdant Léopold III qui les soutenait comme la corde soutient le pendu. Ils ne perdront sans doute pas davantage, même si la « non belli gérance » officieuse de la sœur latine se transforme en une activité xrouee. ! iimimiiiimiMiiiiimMiiMimimmiiiimiiiMMiiiimimmiiiMiiiiiiiimmiiiiimiiiimiii UNE ÉMOUVANTE CÉRÉMONIE au Sacré-Cœur de Montmartre...