Extrait du journal

On constate une certaine détente dans les alTaires d'Espagne, encore vue certaines difficultés soient loin d'être aplanies en ce qui coneerne le contrôle. l,e Comité fie non-intervention s'emploie activement, à Londres, a les résoudre, mais rien n'est moins facile. Il est vrai de dire que certains groupements politiques, même eu France, ne facilitent pas toujours sa tâche, si on eu croit les échos qui nous sont parvenus de la Délégation des Gauches, ou les communistes demandaient, ni plus ni moins, qu'on dénonçât le < fascisme hitlérien ». ce qui était une façon de remettrc-lo feu aux poudres. Mais la Délégation des Gauches n'a pas suivi les communistes, et I elle s>st bornée à < demander au Gouvernement de poursuivre son : action pour empêcher le retour des tragiques événements qui viennent j ce se produire, et à demander, en outre, que. conformément à la motion : voter à l’unanimité par le Conseil de la S. D. N., dans sa séance du 29; mars, des mesures soient prises pour assurer le retrait simultané du sol espagnol des combattants étrangers. » Ce point de vue est la sagesse même, ce qui ne veut pas dire qu'on passe condamnation sur les faits abominables que tout le monde déplore, et qu'on n'ait pas a avoir de nouvelles inquiétudes, surtout à l'annonce vu renforcement de la flotte allemande — que rien ne justifie — dans les eaux espagnoles. Mais il convient d'être extrêmement prudent car. < n fait, le contrôle rie la neutralité est complètement desorganisé, tant à raison du retiait du Comité de non-intervention de l'Allemagne et de l'Italie, que de la décision concordante du Portugal de ne plus vouloir se prêter au contrôle de mn territoire sans la participation de ces deux puissances. < )n voit, par eette complication inattendue, que le rôle de l'Angle terre et de ia France ne laisse pas que d'être délicat à remplir. C'est pourquoi, de toute évidence, ta Délégation des Gauches a estime qun le moment était on ne peut plus mal choisi pour s'aventurer sur le terrain eu nous poussaient les suggestions nmscoutaii es. La situation est déjà suffisamment tendue pour lancer délibérément dans la bagarre d autres brandons de discorde. Par ailleurs, il conviendrait de ne pas oublier que le maréchal von Blomberg. chef des aimées germaniques, est en ce moment l’hôte de M. Mussolini et que. sans vouloir s'appesantir outre mesure sur cette singnhore coïncidence, il y a lieu cependant d'y prêter l'attention qu elle comporte. En voilà plus qu'il ne faut, semble-t-il. pour occuper l'activité de notre diplomatie et de notre Gouvernement, dont il ne faut pas oublier, de surcroit, qu'il a présentement d'autres soucis et d'autres difficultés à surmonter De ri. de là. les convulsions sociales sr font encore sentir, et la situation financière ne semble pas de tout repos. Que ce soit, en effet, dans le domaine agricole ou industriel — et nous ne voulons plus parler des chantiers de l'Exposition •- partout continue de régner Je désordre et le gâchis. Nous souhaitons bien cordialement au Gouvernement de triompher de toutes res difficultés, dans les meilleures conditions, mais, à des signes précurseurs indéniables, nous ne sommes point très sûr que cela ne se réalise sans certains heurts. Nous l'avons dit et répété depuis des mois : il existe une redoutable crise d'autorité. Comment y mettre un terme ?...