Extrait du journal

donnerons les moyens de nous défendre, c’est une question de sécurité, mais c’est à mon avis, surtout une question, de souveraineté nationale. Humilier un individu — dans la vie ordinaire — c’est quelque chose de grave; hu milier une nation, à la longue, est une chose j catastrophique. Nous redeviendrons nousmêmes et même si l’on nous menaçait d’une nouvelle occupation rhénane. » — « Ce serait à nouveau la résistance passive 7 » — « Ah non ! ce serait la résistance ou verte, ce serait la guerre que nous ne cher chons pas et que nous ne sommes pas en mesure de mener. Mais nous accepterons tout risque, nous aimerions mieux succomber que de nous éterniser dans un état d'infériorité infamante. Pourquoi la France veut-elle, pour un présent qui ne saurait se prolonger indéfiniment, compromettre à tout jamais l’avenir ? Notre Gouvernement — le plus nationaliste que nous ayons eu depuis dix ans, et le plus francophile aussi — ne pro voquera personne; mais il prendra les me sures que lui dicte sa conscience du devoir national avec ou sans l’autorisation de la France, non dans plusieurs années, mais dans quelques mois. C’est sa volonté iné branlable. que rien ne saurait arrêter. Qu’on le comprenne en Fiance : nous ne deman dons pas légalité militaire absolue, mais seulement la proportion de 3 à 5, c’est-à-dire que nous occuperions à peu près vis-à-vis de la France la position de la Bavière en face de la Prusse. * L’interview de M Recliberg dénote une mentalité bien belliqueuse, elle montre combien l’Allemagne est en proie à une susceptibilité maladive et à un véritable égarement d’esprit. La psychose de la guerre s’exerce à fond sur un peuple que les dirigeants soumettent à un véritable blocus intellectuel. Retenons cet aveu, le gouvernement von Papen ne se laissera arrêter par aucun obstacle....