Extrait du journal

et qu’il faudrait, pour agir, découvrir à quelle émotion il a pu succomber. Des cris désespérés et comme un bruit de lutte firent silencieuses les deux femmes. Elles allaient sortir ; Pierrette se précipita. — Vieille amiel nous sommes per dus ! Elle sanglotait, se tordait les mains. — Que se passe-t-il? Il veut nous tuer tous. Il est fou. Il ne reconnaît personne, pas même moi. Dans une sorte de terreur nouvelle, elle se cachait le visage sur le sein de Mme Duchamel, ainsi qu’elle avait fait avec Pauline. — Oh 1 ses yeux ! ses yeux ! Peu à peu, le bruit diminuait; bien tôt l’on n’entendit plus rien. Cette fois, Pauline était restée dans la chambre du malade où, sans doute, on avait besoin d’elle. M. Duchamel, arrivé à son tour, en tra avec le docteur; sa femme étant allée à leur rencontre, Pierrette restait seule avec Fanny. — Ne vous tourmentez donc pas, mademoiselle. A l’âge de votre frère et bien portant comme il a été jusqu’à ce jour, on revient de ces accidents-là. 1 — Vous croyez, Fanny? — J’en suis sûre. — Cela me console de vous l’enten-1 dre dire. Figurez-vous qu’ils disent tous que Pierre peut en mourir....