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La Dépêche du Berry, 23 juillet 1937

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La Dépêche du Berry
23 juillet 1937


Extrait du journal

Nous avons à nous préoccuper, en ce moment, autant de la situation intérieure que de la situation extérieure. Cette dernière ne laisse pas eue d'être particulièrement inquiétante, tant à raison des événements v."Espagne, que de ceux qui viennent d'éclater en Extrême-Orient. La période estivale a toujours été propice aux troubles inter nationaux. mais il semble qu’ils revêtent cette année une plus grande acuité encore. Il y a de la super-tension dans toutes les chancelleries et les états-majors, et il n'est pas trop de la sérénité et de la pondé ration de certains hommes d'Etat pour éviter les heurts et les chocs desquels pourrait naître l'étincelle toujours redoutée. Les débats qui viennent de se dérouler à Londres, à la Chambre des Communes, sur la politique étrangère de la Grande-Bretagne, ont clairement mis à jour le côté périlleux de certaines situations, tant dans la péninsule ibérique que dans la Chine du Nord. Nier le danger que font courir à la paix mondiale ces foyers d'incendie, serait nier l'évi dence. Aussi, et au risque d’encourir le reproche de rabâchages, ne pouvons-nous nous empêcher de répéter que ce n'est plus l'heure de poursuivre nos querelles partisanes ou intestines. L'instant est trop grave pour que nous continuions à nous chamailler, sans autre but que de nous affaiblir cl nous diminuer. l’ est d'autant plus nécessaire que notre situation financière, quoique ayant une tendance marquée à l’amélioration, est encore loin d'être suffisamment affermie pour faire face à certains besoins et exigences. Vit Conseil des Ministres, tenu mardi dernier, a entendu les expli cations de M. Georges Bonnet sur cette situation, et nous n'avons pas été urpris d’apprendre que de nouvelles mesures avaient été envisagées pour y faire face. Au nombre de ces mesures, on parle de compression de dépenses. S'il s'agit de dépensés extravagantes ou improductives, nous ne pouvons cu'y acquiescer . mais on a également parlé des dépenses intéressant la défense nationale, et là il convient d’être prudent. Nous ne disconvenons certes pas que des économies peuvent et doivent être réalisées dans ce domaine, comme dans les autres ; on a malheureusement trop coutume, reconnaissons-le. de jeter l'argent par les fenêtres, et il n'est pas douteux qu'un contrôle s’impose. Qu'on l'exerce, soit, vt avec la plus grande vigilance. Qu'on dépiste tous les nous, les gabegies, les gaspillages: qu’on soit impitoyable à leur encontre, nous en tombons absolument d'accord, tellement les sacrifices qu'on demande aux contribuables sont lourds. Mais, ceci dit. qu’on se garde bien de lésiner pour tout ce qui con cerne la défense du pays. La vie de nos jeunes gens est précieuse, et nous n'avons pas encore perdu le souvenir des grandes .hécatombes de 191 4-191 H. Nous ne doutons pas. du reste, que telle ne soit l'intention du gouvernement, puisque, aussi bien, on nous annonce de nouvelles

À propos

Fondée en 1893, La Dépêche du Berry était un journal régional suivant une ligne éditoriale de centre-gauche, ou « radicale ». Il paraît jusqu'en 1944.

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