Extrait du journal

quintaux pendant les trois derniers mois de 1931. Dus mesures analogues ont été prises pour les bovins, pour les porcins, pour toutes les catégories de viande... Comment donc une telle limitation, si opportune dans son principe, n’a-t-elle produit aucun effet ? Comment la mé vente des produits, visés par lus décrets, se généralise-t-elle ? La Fédération nationale des syndicats des expéditeurs de volailles, beurre et œufs, adresse sur ce sujet, une circulaire à tous les parlementaires. Elle écrit : « Au nom de notre Fédération, au nom des cultivateurs dont nous sommes les collaborateurs indispensables, nous vous demandons d’intervenir énergiquement auprès du ministre du Commerce et du ministre de l’Agriculture pour deman der que l’Importation des volailles, beurre..., soit réglementée par des con tingents établis d’une façon rationnelle et intelligente ! » On trouve, en effet, une raison pour expliquer que le contingentement des Importations de produits agricoles, tel qu’il a été appliqué, ait produit l’effet contraire de celui que l’on se proposait d’atteindre, ou du moins n’ait pas joué utilement. Le jour où les importateurs ont su que les frontières françaises seraient fermées jusqu’au Vr janvier dès qu’un tonnage déterminé aurait pénétré sur notre ter ritoire, ils se sont certainement effor cés de hâter leurs envois. Je n’ai pas sous les yeux les statistiques douanières mais 11 est bien évident que tel a dû être le jeu des expéditeurs étrangers. Sans doute, le contingent fixé sera-t-il de ce fait, rapidement épuisé. Mais pen dant quelques semaines les importations se sont développées et le malheur a voulu que ce fût nu moment où les cours flé chissaient sur tous nos marchés. Il faut donc se hâter de modifier la réglementation en vigueur. Imaginez, en effet, que les contingents des entrées de viande, bétail, beurre, bois soient fixés pour toute l’année 1932 à la fin de décembre, il y aurait, de même, au début de l’an prochain des importa\ tions massives jusqu’à l’épuisement des dits contingents. Cela serait suffisant pour déclancher un nouvel effondrement des cours. Sans doute est-il très difficile de réguj larisev les entrées des produits étrangers et de réglementer toutes les importations, comme celle des engrais azotés. Mais, tous les producteurs doivent, actuelle ment, demander au Gouvernement la mise au point des mesures récentes des tinées à les protéger contre la concur rence étrangère et qui, momentanément, paraissent avoir un résultat contraire. Henri QUEUILLE. Ancien ministre do l’Agriculture....