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La Dépêche du Berry, 28 août 1932

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La Dépêche du Berry
28 août 1932


Extrait du journal

(0e Consultation) travail manuel sollicite ce qu’il y a de plus élevé chez l’homme : les nobles pensées de fraternité et d’abr.égation, il fait penser à la paix » — « La machine fait penser à la guerre » — « Le bonheur n’est pas dans ic confort, il est dans les joies de l’âme. » Inutile de vous souligner que le Maitre Fer nand Maillaud voit toutes les causes de la crise dans une morale affaiblie. Ressaisis sons-nous. Songeons à la vie de l’esprit. » L’âge d’or » reviendra. Pour répondre à votre enquête sur les causes et le remède à la crise actuelle il faudrait entrer dans les détails (surtout pour le remède) qui demande d’autres moyens que celui d’une colonne de journal. Je vais le plus brièvement possible vous dire mon avis-.. Le fait social, comme le fait mécani que, comme le fait biologique... obéit à des besoins que nous subissons. Depuis l’infini des Temps passés, l’humanité a fait .sans s'en douter, bien des étapes ! Sur la vieille, très vieille route parcou rue, on peut presque dire qu'elle a tout essayé. Mais le fait mécanique vient de détraquer le fait social, qu’il déborde et envahit. La vie sociale a besoin d’une harmo nie pour vivre en équilibre. Cette harmo nie a pour guide, un idéal ! L’idéal le plus sûr est dans l’oubli de soi et la con fiance en une justice divine. Quelles que soient les apparences trompeuses de la vie, la source de cette justice est apparue aux plus évolués et aux plus clairvoyants des humains. Je ne dis pas aux plus « sa vants », au sens qu’on attribue à ce mot officiel. Tant que l’humanité a suivi les rives du beau fleuve de paix, elle a connu des âges heureux, « l’âge d’or >. Dès qu’elle a voulu conquérir et piller le voisin, les malheurs sont apparus. Surabondance et misères sont des fléaux différents et irré conciliables. Ce sont les raisons de la crise actuelle. On peut les expliquer, les analyser de cent manières, leur donner des causes à n’en plus finir. Mais le fond reste inchangeable — domination du matériel sur le spirituel — équilibre perdu. La croyance à l’absurdité animale du plus fort, à la jouissance de nos sens, sans contrôle, a détruit en nous, le trésor merveilleux de l’équilibre... Il faut reve nir à la santé, c’est-à-dire aux remèdes moraux qui sont contenus dans le tra vail et la souffrance acceptés, dans l’ab négation, « dans le grand Idéal divin de la Justice ». Celui qui a voyagé, a vu dans tous les pays, croître avec un vertige inquiétant le machinisme sous toutes ses formes ! ! Elles tournent nuit et jour ces infernales machines ! happant avec furie ce que lui apportent les hommes essouflés, aux gestes d’automates, elles vomissent des choses nouvelles dont nous n’avons nul besoin. Notre paresse s’en accroît, et nous pensons : Voilà le bien-être. Hélas ! voilà le malheur, car il détruit en nous quel que chose de précieux, d’incomparable, I le goût d’abord, et la joie de la chose longtemps tenue dans nos mains, et ca ressée par l’outil : ce qui venait de l’homme et allait à l’homme, le bel ou vrage fait avec attention, avec l’orgueil de la belle volonté du « bien faire ». Il est une absurdité ce produit méca nique en général, car il diminue nos chances de penser, de rêver, de conquérir sur l’animal si facile à duper, qui est en nous. Le travail manuel, au Contraire, occupe le corps comme il occupe la pen sée, en liaisons, en harmonies. Il solli cite ce qu’il y a de plus élevé dans l’homme, les nobles pensées de fraternité et d’abnégation. Il fait penser richement à l’àme, aux dévouements, à l’ordre de la vie et de la mort. Au souvenir de ceux qui ont laissé de grands exemples. Il fait penser à la paix, comme la machine fait penser à la guerre. Le machinisme est l’exaspération, le travail manuel est le régulateur et l’apaisement. Il faut une raison à la vie, le travail la lui donne suffisamment, mais il l’agrandit encore, et nous fait trouver la morale et l’Esprit de Dieu, la grande jus tice ! qui est apparue aux plus grands de la très vieille humanité. Nous avons des exemples sans nombre — de malheurs et de paix — écoutons-les, mais ne nous laissons pas dire que le bonheur est là où il n’est pas, dans le confort il n’y en a pas, il est dans les joies de l’âme. L’Etat doit donc guider, et non flatter et obéir à tous. Contenter, n’est pas son devoir, mais « c’est diriger, maîtriser les appétits et faire régner la justice et la prévoyance ». Hélas ! L’utilitarisme a tari la santé morale des peuples; l’ordre, l’idéal, la foi dans le sacrifice et dans la justice éternelle sont oubliés pour de vains plaisirs d’en fants qui conduisent à la déchéance et à la nouvelle barbarie, de la tuerie en masses... Le remède est facile à deviner, retrou ver la santé morale. Choisir les plus bel les pages de notre histoire, celles que l’Etranger récite aussi bien que nousmêmes, parce qu’elles sont les exemples les plus purs de l’Idéal humain et ne plus croire au bienfait par le machinisme. Bien entendu il faut conserver les bon nes machines de bon r.loi à l’échelle et près de l’homme, telles que les faucheu ses et les métiers à tisser de nos pères,...

À propos

Fondée en 1893, La Dépêche du Berry était un journal régional suivant une ligne éditoriale de centre-gauche, ou « radicale ». Il paraît jusqu'en 1944.

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