Extrait du journal

Le groupe le plus puissant devait l'emporter, groupe bourgeois qui se . contentait d'un changement de dynastie, qui prenait pour modèle ce q.ui s'était passé en Angleterre lors de l'avènement de la maison d'Orange en 1688, qui avait pour idéal une monarchie constitutionnelle, gouver3 nant avec et -pour la bourgeoisie. Il avait sous la main un prince de la branche cadette, un Orléans, qui, sans doute, ne manquait ni, d'ambition: ni d'esprit ' d'intrigue, mais . qui, ' avant tout, était poussé par son entourage bourgeois, par la peur. de 1 a République ; par la peur d'une régence qui mettrait le pouvoir aux mains de cette aimable folle qu'était la duchesse de Berry, par l'idée qu'il devait choisir entre lie trône ou l'exil s'il se prononçait ' pour le souverain déchu. ; j Il_ préféra le trône. Et avec Louis- ' Philippe, roi . des Français, s'installa ce régime hybride qui fut l'à,c d'or de la bourgeoisie française, mais qui fut toujours mal assis parce qu'il essaya de concilier deux : principes presque inconciliables : la.souveraineté du peuple et la monarchie héréditaire, parce qu'il fut gêné par son orginc révolutionnaire, parce que le nouveau roi fut aux yeux des légitimistes un usurpateur et un traître à sa famille, et, aux yeux des républicains, un habile escanioteur, le profiteur d'une insurrection où avait coulé surtout le sang du peuple....