Extrait du journal

Quelle était, en effet, la question principale qui — au point de vue d'une loi collective de l'Europe — rendait perplexes tant d'esprits à Londres, comme à Qenève et à Paris, depuis des années ? Ceci — et rien que ceci : que feraient les Etats-Unis si la Société des Nations décidait d'appliquer des sanctions dans une guerre qui serait de nature à troubler la route pacifique de l'Atlantique. A toutes les pressions françaises pour garantir la France contre une éventuelle attaque allemande, le cabinet de Londres avait toujours répondu qu'il ne pouvait Pas s'engager parce que les Etatslu\% insistaient dans leur droit de lIJntfnuer à faire du commerce, comme neutres, avec tout agresseur. Et si l'on veut bien se rappeler les troubles que les Anglais ont eu avec les Américains à cause de cela, soit en 1812, soit pendant la guerre mondiale (jusqu'en 1917), il est difficile de nier que, d'un point de vue pratique, on n'avait pas trop tort, à Londres, où le dogme suprême est plus en plus devenu : pas de Prends avec Washington....