Extrait du journal

A mesure que l'on serre de plus près l' les questions sociales, elles deviennent t plus vivantes, elles passionnent plus de il citoyens, elles provoquent des idées B plus justes. 11 J'en fais actuellement l'expérience g dans la campagne que j'ai entreprise ici li contre la déplorable éducation de notre o jeune bourgeoisie française. g Mes articles des 13 et 20 décembre 1J dernier sur l'Université, les Congrégations et le Baccalauréat m'ont valu un n grand nombre de lettres émanant, les t, unes de pères de famille, les autres de j' professeurs ou de maîtres-répétiteurs, v Ces lettres ont toutes trait aux deux 1; critiques par moi formulées contre : a 1" la mauvaise administration, 29 l'insuf- s fisante éducation de nos lycées et collè- 1 ges de l'Etat. 1 Ceux qui me font l'honneur de me r suivre dans ma campagne se rappellent J qu'après avoir montré par des chiffres et f des faits les progrès de l'enseignement j secondaire congréganiste, après en r avoir cherché les causes principales 1 dans la vanité, la crainte, l'indifférence 1 coupable des familles, je signalais en- ( suite les graves erreurs, les vices pro- < i fonds de notre enseignement secondaire e laïque, erreurs et vice? qui, donnant r beau jeu à nos adversaires cléricaux, c facilitent le recrutement de leurs élè- [ ves. ' " " # .. c J'ai l'impression d'avoir été compris et 1 suivi sur ce nouveau terrain. Il ne sert à r rien de se duper soi-même, de se dire i « tout- est bien » quand tout va mal, et 1 d'attribuer les progrès de ses ennemis à r des causes imaginaires tandis qu'on se r refuse à voir les causes réelles dont on est responsable. / ( Répétons-le hautement : l'éducation £ congréganiste n'est devenue un danger i public que parce que l'éducation univer- g sitaire est restée insuffisante dans son 1 but, qui est le baccalauréat, et dans ses ( moyens, qui sont l'internat et l'externat 1 actuels. < J'ai dit il y a quinze jours ce que je ( pensais du Baccalauréat. Je n'y reviens j point. Je me réserve pour le jour où M. ' Rambaud et M. Combes poseront à nou- * veau la question devant le Sénat. t J'en arrive à la plus grosse des ques- i tions pédagogiques actuelles; je veux i dire à l'administration universitaire, i ' Cette question est extrêmement épineuse < et complexe. Elle touche à la vie même ^ de nos lycées et collèges. Elle met en < cause tous les ordres de fonctionnaires : ] inspecteurs d'académie, proviseurs ou ] principaux, professeurs, maîtres-répéti- ; teurs, économes. Que dis-je ? elle met en c cause le principe même de l' Internat....