Extrait du journal

D'une situation moins fâcheuse en somme, mais analogue, les Turcs peuvent, aujourd'hui, se dégager. A une condition. C'est que la guerre, aux répercussions pointâmes et ruineuses, ne recommence" pas, de leur fait. Ils savent bien que l'Amérique latine va subir les effets d'une crise financière importante, et qu'elle pourra, sans hésitatio attribuer les causes de sa gêne aux événements balkaniques. Or, dans 'ces intérêts américains, l'Europe capitaliste et laborieuse a beaucoup de ses [économies placées. Les capitaux latins et britanniques des banques anglaises, les machines américaines, les objets d'importation allemande vendus à crédit, là-bas, ne vont point, de quelque temps, fournir les rémunérations attendues par les actionnaires, par les industriels, par les fabricants. En fin de comptes, les foules ouvrières subiront ae contre-coup de ces déboires, en trouvant moins de salaires à gagner, moins de facilités pour obtenir les justes améliorations de leur existence. Les difficultés de politique intérieure s'ensuivront fatalement. Aussi les Turcs doivent-ils comprendre que les nations financières et industrielles ne souhaitent, pas plus que leurs ministres, le renouvellement d'aventures belliqueuses dont pâtiraient les peuples économes et laborieux de l'Occident....