Extrait du journal

. L'Europe qui, dè toutes part, nous envoie, dans notre malheur, tant de preuves de la sympathie que la France excite, l'Europe nous regarde et nous comprend à sont«ur. Elle nous voit affligés, mais non découragés; elle n'aperçoit pas que rien soit changé dans notre résolution do mettre fin aux entreprises de la réaction qui prétend nous faire rétrograder. Elle remarque au contraire que notre résolution a pris un caractère encore plus irrévocable depuis que nous avons perdu celui qui nous l'a suggérée; elle discerne que la vraie France est bien celle que M. Thiers a servie, conseillée aimée jusqu'à son dernrer soupir, la France de la Révolution, la France qui travaille, qui s'instruit et qui s'éveille, la France des classes moyennes qui recèlent tant de trésors d'intelligence, d'application et de patriotisme. Elle comprend que cette France-là est une France dont l'Europe ne peut se passer, et, la saluant dans sa douleur, elle se tourne vers elle avec un sentiment de respect auquel se mêle l'espérance. L'Europe ne pouvait rien faire qui pût honorer davantage M. Thiers que de rendre à la patrie qu'il a tant illustrée l'estime qu'il n'a c'essé de .souhaiter pour elle; et cette estime, nous osons dire que nous la méritons, puisque nulle infortune, si douloureuse qu'elle soit, ne peut nous abattre, et que nos résolutions se retrempent et s'affermissent au moment où tout semble arriver pour les détruire....