Extrait du journal
Son rôle avant la guerre se confond avec celui de Jaurès, avec lequel il lutta constamment peur l'unité socialiste et pour la tendance démocratique et réformatrice. Promu pendant la guerre au poste djRychef, par suite de l'assassinat d3 son maitre vénéré, il fut l'un des meilleurs artisans de la défense nationale, tant par l'action qu'il exerça sur les masses ouvrières que par son labeur dans les commissions. La paix revenue, il continua son triple apostolat socialiste, républicain et patriotique, en s'efforçant toujours de les concilier. C'est parce qu'ils n'admettaient pas cette conciliation qu'il se dressa d'abord contre l'aile bolcheviste de son parti, qui forma le parti communiste après la scission de Tours, puis contre la majorité de ceux qui étaient restés avec lui fidè les à la dernière Internationale. Il souhaitait ardemment que le socialisme, au lieu de se séparer des autres éléments de la démocratie, en constituât l'avant-garde. Il souffrait de le voir se cantonner dans une opposition. négative et timide et le poussa de toutes ses forces à s'associer aux réalités et aux responsabilités du pouvoir. Chaque fois que 1 occasion s'en présenta, il défendir avec acharnement, dans les congrès aation aux et même Internationaux. la politique participationniste. Nul ne critiqua plus sévèrement que lui l'opposition systématique, qu'il considérait comme une désertion, et la politique du soutien sans la participation qui, disait-il, accepte les avantages sans les risques car ellj ne se solidarise qu'avec les réussites et désavoue les échecs. L'inutilité de ses efforts, où n'entrait assurément aucun intérêt personnel (il avait bien spécifié qu'il n'accepterait pas d'être ministre), le déçut profondément, et c'est alors que se produisit le drame de sa vie : son exclusion du parti socialiste. Pour lui, dont toute la vie se confondait avec celle de son parti, ce fut un déchirement. Mais, plus ndèle, là encore, à ses idées qu'à son organisation, il aim*t mieux s'en aller que renoncer à ses conceptions réformatrices, républicaines et nationales. C'est ainsi qu'il fonda le parti qu'on a appelé, malgré lui, néo-socialiste, car il fut toujours à ses yeux le parti Jean-Jaurès. Mais dans cette formation nouvelle, comme dans celle où il avait jusqu'alors lutté, c'était le même homme qui servait le même idéal...
À propos
La Dépêche est un quotidien français régional fondé à Toulouse le 2 octobre 1870 sous l’initiative d’ouvriers de l’imprimerie Sirven. Par ses plumes, le journal s’inscrit dès ses débuts dans une mouvance de gauche, Jean Jaurès et Georges Clemenceau y sont très engagés politiquement par exemple, et le journal finit par s’affirmer en faveur de la révision du procès Dreyfus. Maurice Sarraut, membre du Parti radical-socialiste, en devient propriétaire en 1932.
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