Extrait du journal

Mais, dans l'esprit du gouvernement hongrois au moins, Jl y a certainement des arrière-pensées beaucoup plus vastes. A toute époque, depuis la guerre, nous avons vu les dirigeants de Budapest poursuivre une course haletante vers de nouveaux aménagements européens. Appuyés tantôt sur Berlin et tantôt sur Rome, ils ont servi d'éclaireurs (quelquefois désavoués) à toutes les entreprises de subversion diplomatique. Le refroidissement, d'ailleurs plus apparent que réel, des relations italo-allemandes, les a un moment désemparés. Mais ils ont cru trouver dans le conflit actuel une occasion de réconciliation entre leurs deux parrains. Leur rêve lointain serait la constitution, au centre de l'Europe, d'un bloc englobant l'Allemagne et l'Italie aussi bien que la Pologne et l'Autriche, ces deux dernières enrôlées peut-être malgré elles dans le camp révisionniste. Comme la jonction de Berlin et de Rome commande tout le reste, il est naturel que la Hongrie fasse porter son principal effort sur l'Autriche, pour des raisons qui sont d'ordre politique peut-être plus encore que géographique : au gouvernement de Vienne, entièrement dominé par l'influence du fascisme italien, Bu- 1 dapest offre ses bons offices en vue d'un rapprochement avec l'Allemagne....