Extrait du journal

? La première fois que Benès fut en contact avec moi et les Italiens qui, comme moi — et contrairement à Sonnino, alors chef de la politique I étrangère italienne — voulaient se servir de l'arme formidable des naItionalités pour hâter la fin de la [guerre et préparer uns paix d'entente européenne, ce fut en avril 1918. Ces Italiens — parmi lesquels il y avait, alors, le directeur du Popolo 'd'Italia, B. Mussolini — avaient réussi à faire réunir à Rome une conférence des nationalités opprimées d'Autriche-Hongrie ; les Tchèques avaient envoyé Benès ; tous ces Croates, Serbes, Tchèques, Roumains étaient animés d'un amour ardent de la liberté et de leurs patries respectives ; mais ils étaient tous anciens sujets de la monarchie austro-hongroise ; et tous raisonnaient comme depuis 1848 l'Autriche impériale avait appris à ses sujets à raisonner », du point de vue de droits Î historiques », du point de vue d'un légalisme théorique et extrémiste en [ même temps que, à Vienne comme à Zagreb et à Budapest, on proclamait d'abord comme intangibles mais que l'on abandonnait après des feintes et des marchandages sans fin. Un seul, le jeune conspirateur tchèque,...