Extrait du journal

Les quelques journées que je vient de passer à Londres ont fortifié en mo la conviction que nos amis anglais n'ont jamais eu l'étrange prétention de nous demander de sacrifier nos idées aux leurs et qu'ils ne nous savent pas mauvais gré de défendre avec fermeté nos droits et nos intérêts. Ils ont trop d'honneur et de fierté pour ne pas estinier chez autrui l'indépendance et la franchise. C'est user vis-à-vis d'eux de procédés très maladroits que de chercher à ruser et de jouer au plus fin. Ils comprennent à merveille qu'on leur dise a non b quand on veut dire non, et ils n'admettent pas qu'on leur dise « oui JI quand, en réalité, on pense non. Ils connaissent les règles du favr play, et ils les appliquent. Ils croient pouvoir exiger, en retour, que leurs amis les respectent également envers eux, et ils ont raison. Mnis ils préfèrent une loyale résistance à des complaisances affectées, et ils ont, au fond d'eux-mêmes, un peu de mépris pour l'hypocrisie, qu'ils considèrent comme l'arme de la faiblesse et comme le signe de la peur....