Extrait du journal

Nous avons eu les inventaires, une levée de parapluie» et d'ombrelles, de belles et riches darnes affrontant la police, injuriant les gendarmes, défenseurs de la propriété, le monde renversé. Noua avons eu leI" déménagements avec fanfare du sieur Cochon. Personne ne ;veut plus démonter : j'y suis, j'y reste. Aujourd'hui, c'ezt un nouveau jeu. Les ouvriers n'acceptent pas ce qu'il, appellent « l'impôt sur les salaires Il. Ils renvoient ou déchirent les feuilles d'avis, ils résistent aux sommations, ils bravent la contrainte. Quand le percepteur se décide à faire une exécution, les camarades s'assemblent devant la maison de celui qui èst nier acé et se préparent à la bataille. L'huissier, peu soucieux d'être rossé, ne se présente pas. La foule jse disperse joyeuse ct triomphante : c'est une victoire. La classe ouvrière est-elle assurée que le gouvernement du Bloc national et des intérêts économiques ne trouve pa* son compte dans ces résistances? Je crains qu'une fois de plus telle ne se trahisse elle-même et que par naïveté, par courte vue, elle ne fasse le jeu de ses adversaires. Qu'elle se soutienne seulement du déchaînement de passions qu'a 801Hcvé le projet d'impôt eur le revenu. Qu'elle médite sur le sort ministre qui l'a fait entrer dans nos lois, Joseph Cailloux, voué à la haine

À propos

La Dépêche est un quotidien français régional fondé à Toulouse le 2 octobre 1870 sous l’initiative d’ouvriers de l’imprimerie Sirven. Par ses plumes, le journal s’inscrit dès ses débuts dans une mouvance de gauche, Jean Jaurès et Georges Clemenceau y sont très engagés politiquement par exemple, et le journal finit par s’affirmer en faveur de la révision du procès Dreyfus. Maurice Sarraut, membre du Parti radical-socialiste, en devient propriétaire en 1932.

En savoir plus