Extrait du journal

Le décret nous découvre d'autres péchés auxquels J les bolcheviks ont senti le besoin urgent de porter remède. Pour pouvoir exporter des céréales à un prix rémunérateur pour leur trésor en détresse, ils les achetaient aux moujiks, à un taux fixé par eux le plus bas possible. Aussi ordonnent-ils désormais d'éle%*er ce taux à la hauteur de celui des produits industriels livés par leurs usines. Le poud de froment sera payé de 18 à 20 kopeks de plus dans la Russie d'Europe et 10 kopeks de plus en Sibérie. Le prix d'achat du seigle sera de même augmenté de 18 kopeks par poud. Ces augmentations vont entraîner le renchérissement de la vie dans les centres ouvriers et de nouvelles augmentions de salaires,.. em . même temps qu'elles 'vont diminuer les bénéfices d'une exportation qui, seule, pourrait! permettre l'entrée en Russie des capitaux indispensables au rééquipement de l'industrie et à l'abaissement de ses prix de revient. Les bolcheviks sont serrés de toutes parts par le cercle de fer des nécessités économiques. Pour éviter l'étranglement, ils ont dû aller au plus pressé et céder d'abord aux exigences des moujiks. Ils ont beau inviter l'industrie, dans la dernière injonction de leur décret, à fournir à temps et avec régularité les campagnes des produits exigés par l'agriculture, ces invites risquent d'être comme tant d'autres, de platoniques paroles retentissantes. Toute augmentation des céréales sur le matché intérieur aggrave les charges d'une industrie que ne secourt aucune capital extérieur....