Extrait du journal

3e ne puis connaître, au moment où f écris ces lignes, la conclusion ou même le développement du grand débat politique engagé à la Chambre. Mais, dès maintenant, l'essentiel est que nous pouvons espérer la clarté. D'abord, l'équivoque antisémite est à peu près percée à jour. D'excellents démocrates m'ont dit que j'exagérais quand je dénonçais au prolétariat, au parti républicain, la manoeuvre réactionnaire et cléricale cachée dans le mouvement « antijuif > flue mène M. Drumont. J'espère qu'ils commencent à être de mon avis. Les antisémites sont à la Chambre depuis quinze jours à peine, et ils y ont accumulé réaction sur incohérence. Ils annoncent d'abord qu'ils ne voteront pas pour le « dreyfusard » Brisson. Puis, comme ils avaient peur d'être traités de « curés », ils se sont décidés, la première fois, à voter pour lui : ce qui prouve que pour ces farouches patriotes il est avec « la trahison dreyfusienne » des accommodements. Toutefois, en votant pour Ivî. Brisson, ils négligent d'abord d'en informer leur clientèle. Pensez donc! avoir mis dans l'urne le nom d'un francmaçon, complice du syndicat ! Mais d'autres journaux sont moins discrets. M. Drumont est obligé d'avouer sous une forme plutôt pénible : « Je n'ai pas voté pour M. Deschanel ». Huit jours après, il votait pour lui. Que s'était-il passé? M. Drumont prétend que c'est la gentillesse de M. Milliard, accordant la grâce de Max Régis, qui l'a réconcilié avec le ministère....