Extrait du journal

Les Anglais — eu, pour être plus juste certains Anglais — disent : « My country, wrong or right ». Les historiens français qui ont compilé cette collection, les cabinets français qui l'ont successivement approuvée, ont donné preuve d'un patriotisme d'une trempe bien plus élevée : ils pourraient dire, eux : « Notre pays, dont nous montrons même les torts,' car nous le servons, i .otre pays, dans la vérité. » J'ai cité dans mon livre Synthèse de l'Europe, la tirant d'un des volumes des Documents diplomatiques français, une dépêche le Poincaré à Paul Cambon, dont les polémistes allemands pourraient être tentés, en bonne ou mauvaise foi, de se servir pour formuler des insinuations contre la politique française en 1912. Seuls, des Français au « patriotisme » encore plus étroit que chatouilleux, pourraient penser à formuler des reproches. La vérité est que la loyauté complète avec laquelle la France a ouvert, après la guerre, ses archives diplomatiques les plus secrètes, lui ont valu un respect et une admiration, dans le monde scientifique européen et américain, que mille livres de propagande n'auraient pas réussi à éveiller....