Extrait du journal

S'imaginer que, d'ici au 10 juillet, le budget de 1896 pourra être rapporté, c'est une de ces douces illusions que ne u sauraient partager les vieux parlemen- P taires. Ce qui est impossible à l'ordinaire, P ce qui a été impossible jusqu'à présent, f, sera peut-être encore plus impossible R cette année, s'il est permis d'appliquer r ce comparatif à un mot, qui ne le com- n porte point. t 1 Le budget de 1896 est, en effet, pour la fi Chambre la seule chance qu'elle ait de se a réhabiliter. Ce n'est donc pas un budget f qu'on peut bâcler, comme un écolier son J devoir, afin d'être libre ensuite d'attra- Q per des mouches. N'en croyez rien. Il y aura, soyez-en certains, un nombre con- i sidérable de députés qui voudront dis- d enter ce budget dans toutes ses parties, 1 et n'abandonneront pas volontiers leur F droit. Les discussions seront longues, c les luttes ardentes. Comment d'ailleurs 1 constituer définitivement ce budget, . avant de savoir ce qu'il adviendra des \ différentes réformes proposées, entre , autres de la réforme des boissons. i « Soit, réplique-t-on, mais, dans ce cas, < il faut renoncer à l'espoir d'avoir cette fois un budget à la lin de l'année, et < nous allons encore nous voir acculés à j un nombre indéfini de douzièmes provisoires. » Cela est fort à craindre, en ; effet. Cependant je ferai remarquer que, ; s'il n'y a jamais eu d'année où l'on ait déposé le budget aussi tard, il n'y en a jamais eu non plus une seule où les rapporteurs eussent déposé leurs rapports avant les vacances. Beaucoup de budgets, dont la discussion n'a commencé qu'en novembre, ont été votés fin d'année ; et l'on ne verra pas se renouveler ■ tous les ans les gaffes de Dupuy, et au-...