Extrait du journal

Mais supposez qu'on nous ait suivis, qu'avec le service de huit ou de dix mois — peu importe — nous ayons jeté à l'Europe une armée permanente du temps de paix réduite à un demi-é&ntingent instruit et que, derrière cette protection parfaitement suffisante pour les premières heures de la mobilisation, nous ayons préparé, organisé, entraîné, par une mobilisation immédiate, la masse de nos réserves, qui pendant quinze ans seront encore composées en grande partie d'hommes ayant fait la guerre, alors nous pouvions être tranquilles et jouer serré. Notre sécurité future était assurée, notre programme immédiat rempli : rassurer nos amis, déconcerter nos rivaux et nos adversaires, en les obligeant à en faire autant. Nous pouvions parer le « direct > de Tchitcherine. Nous pouvions donner vie à la Société des Nations. Nous pouvions grouper autour de nous une cohésion morale telle que la politique allemande, perdant. l'espoir, de nous isoler, perdait l espoir d'une revanche, évidemment liée à notre isolement. Nous sortions grandts de Genève, de -Washington, de Gênes : notre politique extérieure reprenait sa liberté, la France son génie....