Extrait du journal

Pleinement d accord avec M. Daladier sur la politique extérieure, les socialistes et les communistes ne voulaient pas paraître en même temps approuver certains décretslois. Ils demandaient, en conséquence, le dépôt d 'un ordre du jour qui, ne portant que sur la politique extérieure, leur eût permis de le voter en entier, ou qui, en distinguant celle-ci des autres aspects de l'action gouvernementale, leur eût permis de manifester tour à tour leur, confiance et leur méfiance. Mais M. Daladier, estimant que la défense nationale est un bloc, que les nécessités extérieures commandent les mesures intérieures qu'il a prises, n'a pas déféré à ce désir. Non qu'il eût rien à craindre pour le sort de +son gouvernement, car après avoir obtenu l'unanimité sur la politique extérieure, comment eût-il pu être renversé, alors qu'elle-domine, et de très haut, toute autres préoccupaI tion ? Certains en concluront peutêtre que mieux eût valu, puisque le gouvernement ne courait par ailleurs aucun danger, permettre une manifestation unanime. Si M. Daladier en a décidé autrement, c'est sans doute parce qu'il n'a pas voulu, en laissant séparer le but poursuivi des moyens employés pour l'atteindre, ( mettre sa majorité dans une situation ingrate. Il est plus facile de se prononcer pour une politique de ferI meté et de résistance à l'agression , que de consentir les sacrifices nécesn saires à cet effet. C'est pourquoi le président du conseil a réclamé un vote unique, liant l'approbation de sa politique extérieure à celle des * conséquences qu'il en tirait, au lieu de faire peser sur sa majorité seule la responsabilité de celles-ci....