Extrait du journal

L'antique rivalité des « sorMo'nnardS » et des {(,normaliens)) subsistera- Puisqu'on ne recevra qu'à l'Ecole l'enseignement, pédagogique, ceux-là seuls sauront donc enseigner qui en sortiront ? Quel crédit auprès des familles et des élèves'auront donc les autres ? El d'ailleurs apprend-on à enseigner ? Appreiid-o.,n cette .naturelle autorité qui tient souvent au regard, à la voix, à l'apparence extérieure, à l'ascendant inexplicable qui permet à un maître de se faire écouter et aimer de ses élèves ? Sans doute, au début de la carrière, quelques indications générales sont utiles : elles peuvent être données et, souvent, elles sont données en fait aux candidats à l'agrégation par les jeunes aînés des promotions antérieures qui reviennent à l'Ecole, au premier congé, pour y boire la tasse de .café traditionnelle et respirer l'odeur familière et moisie du «boyau philologique», à la bibliothèque. M. Pierre Baudin, dans le Journal, accuse les normaliens de lie faire la classe que pour les plus forts d'entre leurs élèves, et de délaisser les plus faibles. Je connais pourtant des processeurs, sortis de l'Ecole, qui font consciencieusement leur métier, qui préparent leurs classes, qui corrigent tous les devoirs, qui fout participer tous leurs élèves, surtout les StûslOTr^aW^r^erciccs oraux d'une classe qu'ils font non du haut de leur chaire, mais" en collaboration acGvè^tvi vante avec tous leurs; auditeurs. J'en sais même qui placent tout près d'eux leurs plus mauvais élèves afin de leur rendre obligatoire une attention et une activité intellectuelle qui se déroberait Trop aisément dans les lointains obscurs de la salle. Qu'après cela., l'on ait raison d'organiser, dans une certaine mesure, l'enseignement pédagogique que d'ailleurs, à l'Ecole même, certains maîtres se souciaient déjà de donner, sans pédantisme ni dogmatisme, je ne -le nie pas. Un bon maître peut devenir meilleur ne devient pas un bon maître, si l'on n'est pas déjà un maître: Mais ici, tout dépendra des détails de l'organisation, èt si l'on songe que ce sont surtout deux anciens normaliens, d'esprit traditionnel à la fois et sagemet novateur, MM. Liard e.t Perrot, qui vont réaliser la réforme, on peut être sûr que les transitions seront ménagées, que tout fol et maladroit èngouement pédagogique sera doucement réprimé ou prudemment prévenu....