Extrait du journal

systématiquement opposés. Il paraît qu'un des chefs représentait « la méthode allemande » et l'autre « la méthode française ». Est-ce que vraiment dans la réalité elles ne se pénètrent. pas? Est-ce qu'elles ne se mêlent pas? Je vois bien que la France et l Allemagne se disputent l'honneur des victoi1 res grecques, et e'est d'autant plus 1 émouvant qu'il n'y a pas eu de victoires ! grecques. Et je vois bien aussi qu'un Grec subtil, plus subtil que son roi, a découvert, pour arranger les choses et faire la part de chacun, que les Grecs ont usé de la méthode allemande damleurs victoires contre les Turcs, et de la méthode française dans leurs méthodes contre les Bulgares. Vraiment, est-ce que la guerre est un devoir d'é. colier que l'on fait tantôt sur un modèlA. tantôt sur l'autre ? On nous exerçait en rhétorique à « faire du Tite Live » et aussi à « faire, du Tacite ». Si nous avions fait notre devoir au bruit du canon, je ne suis pas sûr que nous eussions rencontré la nuance exacte. Tout cela n'est qu'e-nfantjtlage : car tes nécessités pratiques de la lutte ne permettent pas de se cantonner à un schéma rigoureux et à une méthode abstraite. Ou si on s'y essaie, on est exposé à bien des revers. Autant que l'on puisse discerner dans tes récits des journaux les grandes lignes du mouvement, il semble qu'un des chefs a été si préoccupé de faire valoir les qualités « françaises » de manœuvre qu'il a oublié, en jetant presque toutes ses forces contre une partie de l'ennemi, que le reste de sa propre armée pourrait faire les frais de l'opération. Et il semble que l'autre chef a voulu appliquer si violemment la méthode allemande de la marche en avant brutale, hâtive, furieuse, qui'il est arrivé en ligne de bataille avec des troupes fourbues et avec un front rompu, avec des forces mal liées qui laissaient de grands vides entre elles. Il n'y a pas de recette, pas de nië(-,an'qPe, pas de procède qui permette d,*al.ler contre la nature des choses : tes méthodes ne peuvent donner que des indications très générales. C'est le sens vif du réel qui décide....