Extrait du journal

Mais il est un autre aspect du problème que l'on oublie trop souvent, et qui est cependant capital : les Etats parlementaires sont pacifiques, tandis que les pays de dictature ne le sont pas. C'est que les peuples, aspirant à la paix, l'impo. sent quand ils sont souverains ; tandis que les gouvernements aristocratiques, enivrés de leur puissance, obligés, ou se croyant obligés, pour, maintenir leur prestige et leur situation, de faire des conquêtes ou tout au moins de remporter des succès diplomatiques, de paraître mener le monde, sont par essence impérialistes et belliqueux. H n'est, pour s'en rendre compte, que d'observer l'attitude d'un Hitler oii d'un Mussolini. Même, quand lis se présentent en pacificateurs, c'est avec lies arrière-pensées et des manœuvres telles qu'il faudrait beaucoup de naïveté ou de complaisante faiblesse • pour *s'y -laisser prendre. Voici, par exemple, le projet de directoire européen. En' admettant qu'il y ait dans cette initiative de Mussolini une part de sincérité pacifique, elle est en tous cas subordonnée au désir de jouer un grand rôle, d'être le protagoniste de l'Europe. Ce n'est pas avec des visées à l'hégémonie que l'on peut travailler efficacement, à .la paix. Les peuples, au contraire, quand ils sont maîtres de leurs destinées, ne cherchent pas à éblouir et à dominer, mais à vivre tranquillement' de leur travail à l'abri des aventures. > ....