Extrait du journal

- « Les bons citoyens, à son avis, doivent désirer qu'on parle le moins possible de l'armée. » Pourquoi ? Mystère. Vous po'u} vez réformer la magistrature, la présidence de la République, le Parlement, c'est à merveille. Mais ne parlez pas de l'armée. M. Ribot ne le permet pas. Dans son sentiment, « la meilleure façon de ne pas mêler l'armée à la politique, ce serait peut-être de garder le silence... », ce qui permettrait à la Jésuitière bottée d'organiser à sa guise la révolte militaire contre le régime républicain. Cette pensée est si bien celle de M. Ribot, qu'il s'écrie : « Oui, qu'on mette l'armée en dehors de la politique, mais que M. le ministre de la guerre, qui a la charge de l'armée, donne le premier l'exemple ». A quoi répondent, comme le constate le Journal o{[iciel, de « vifs applaudissements au centre et à droite. » Ici, en dépit le lui-même, l'orateur est suffisamment clair. Tant que nos ministres de la guerre ont permis aux jésuites galonnés d'exclure les républicains des hauts grades, il n'a soufflé mot. Ce n'est pas là, paraîtIl, « faire de la politique dans l'armée ». Demandez plutôt au Père Du Lac. Mais si le général André se permet de promouvoir un officier républicain, M. Ribot, qui monte la garde pour la compagnie de Jésus, l'arrête du mélodramatique Halte-là 1 Donc, il en est de l'armée comme du clergé, la politique modérée est de les conserver tels que nous les avons reçus de la monarchie. Rien à changer -1 Rien à faire. M. Ribot se sent de taille pour cette entrepi-ise....