Extrait du journal

Pour l'instant, je laisse de côté l'article premier relatif à la Défense na^ tonale. L'article 2 réclame la suppression de la cote personnelle mobilière, de la patente, de l'impôt foncier, de la contribution pour les portes et fenêtres. C'est parfait. Chacun se trouvera donc .'exonéré de ces cotisations individuelles, comme la Chambre l'a déja voulu. A ces impôts se substituera celui progressif et global sur les revenus, le capital, la plus-value. Rien de plus juste. Lne question cependant se pose. Le problème est, en effet, de savoir si les recettes du nouvel impôt compenseront la perte déterminée par la suppression des anciens prélèvements. Les commissions en travail estiment à quatre cents millions le produit de ces taxes. Est-il suffisant? Ne faudra-t-il pas, dans un avenir proche, étendre rimpôt sur le revenu jusqu'aux appointements, jusqu'aux salaires supérieurs à quinze cents francs annuels ? Et même, audelà ? N'est-il pas à craindre qu'à la place des patentes, cotes personnelles et mobilières, contributions pour les portes et fenêtres, etc., les classes laborieuses ne doivent, un jour, verser le même argent au collecteur de l'impôt atteignant le revenu,de l'échoppe et de la boutique, de l'étable et du lopin, atteignant le salaire de six francs ou sept francs quotidiens ? Autant qu'un 'capitaine ou qu'un jeune médecin de campagne, l'ébéniste et l'ajusteur devront payer. Voilà ce qu'il convient d'envisager, lorsqu'un pays comme le nôtre va dépenser cinq milliards en 1914....