Extrait du journal

'' M. Peytral et M. Poincaré, ministres J tous deux, se brouillèrent. Pendant que Millerand et moi nous interpellions le gouvernement, il se disloquait de luimême, fêlé par l'impôt sur le revenu. Comment M. Peytral pourrait-il maintenant raccommoder les ministères avec | une idée fiscale qui naguère les fêlait? Mystère ! ■ Cependant, peut-être, la peur du vide, l'horreur instinctive de la dissolution et de la mort, la crainte d'un ministère Dupuy assureront-elles le succès de la combinaison Sarrien. Oserai-je dire toute ma pensée? Je serais presque tenté de le regretter. Je crains très sérieusement que cette combinaison ne perde d'une façon définitive le parti radical. J'ai à peine besoin de dire qu'en qualité de socialiste je ne crois pas à l'efficacité profonde du radicalisme. Je ne crois pas qu il puisse résoudre le problème de la propriété qui est posé par les faits avec une sorte de brutalité. Mais des hommes d'Etat radicaux pourraient jouer un grand rôle d'évolution et de transition. Ils pourraient, en respectant toutes les libertés, donner confiance à la classe ouvrière. Ils pourraient préserver la liberté et le secret du vote par le vote sous enveloppe et par des lois rigoureuses contre la I pression patronale. Ils pourraient transformer tout notre système fiscal, et en faisant accepter par notre bour-...