Extrait du journal

Touchons-nous à la fin de cette monstruosité, legs de l'ancien régime, qu'on appelle l'instruction secrète, véritable torture morale qui a succédé à la torture physique? On peut l'espérer, à la condition qu'on ne persiste pas à poursuivre la réforme complète du Code d'instruction criminelle, qu'on aille au plus pressé, qu'on porte un premier coup de pioche dans le système, qu'en deux ou trois articles clairs et précis on supprime le tête-à-tête du juge d'instruction et de l'accusé. C'est la clef de voûte du mécanisme. Cela obtenu, le reste viendra, par surcroît et. sans difficulté. Il ne faudrait pa.s non plus s'entêter à la chimère de l'instruction publique, comme en Angleterre, pour laquelle nos mœurs ne sont pas préparées. De grâce, qu'on ne retarde pas, en présentant des contre-projets plus complets ou plus radicaux, l'accomplissement d'une réforme qui est prête, que l'opinion publique réclame, qui n'est pas seulement mûre, qui est pourrie, -comme disait Gambetta à propos de l'amnistie....