Extrait du journal

D'une part, en effet, l'Allemand est sentimental. D'autre part, une des formes du patriotisme teuton est de croire que quiconque parle l'allemand relève de la tutelle allemande. De ià pour l'Allemagne un devoir de protection. De là, au bout du compte, une possibilité d'annexion. Tel fut l'état d'esprit de l'Allemagne impériale. Telle est la mentalité de la République allemande. Il ne faudrait donc pas s'étoi^px._qiïe l'Allemagne, s'apitoyant sur les malheurs de l'Autriche, considérât très sincèrement que le devoir lui incombe de s'annexer les Allemands autrichiens. En même temps qu'il est sentimental, l'Allemand demeure pratique. Et vous voudriez qu'il ne s'empressât pas à une bcJ1ne action qui est une bonne affaire? Le « patriotisme » de M. Heyman rejoint ici la « sentimentalité » de M. Barth, pour considérer que le pangermanisme peut rendre actuellement aux Alllemands autrichiens le service de les rattacher à une grande nation comme la nation allemande, et à l'Allemagne elle-même le service d'agrandir son territoire dix ans après sa défaite, et sans prendre d'autre peine que d'invoquer un axiome des vainqueurs : les peuplés doivent avoir la libre disposition d'eux-mêmes!...