Extrait du journal

Nous sommes à la veille du Congrès international de la paix, convoqué sur l'initiative du tzar. Lorsqu'on voit les principaux gouvernements qui vont y prendre part augmenter chaque jour leurs armements, l'illusion paraît difficile sur le résultat de cette conférence. Nous avons tous gardé la mémoire du Congrès réuni par l'empereur Guillaume, à Berlin, pour traiter des questions ouvrières. Il ne nous est pas permis d'oublier que la délégation française s'y montra fâcheusement rebelle aux solutions de justice proposées. L'échec de ces pompeuses palabres auxquelles ne correspond aucune volonté sincère d'agir est assuré d'avance. Encore faut-il, cependant, les entourer de circonstances extérieures qui, pour la satisfaction des simples, permette de plaider la bonne foi. Se proposer pour but la cessation de la guerre entre les peuples est une noble entreprise. On n'y saurait préluder par l'organisation de la violence à l'intérieur des Etats. Une ère de justice pour l'Humanité ne peut s'inaugurer par le coup de force d'un autocrate contre une nation qui ne demande qu'à jouir en paix de sa liberté....