Extrait du journal

Le. rapporteur de la commission de l'armée, M. Messimy, a opposé au livre de M. Humbert les résultats, constatés de visu, d'une inspection budgétaire passée par lui et son collègue, M. Mougeot, dans les grandes places fortes de l'Est, fipécialement celle de Verdun, dénoncée Comme la principale vtctime des « crimes »,des fées malfaisantes, du génie et, de l'artillerie. M. Humbert a vu un tour de main dans l'imputation des dépenses de la caserne Chevert aux travaux de fortification. Non, réplique M. Messimy; cette caserne loge la garnison de la défense de ces fortifications; rien de plus fri^ple. L'usine frigorifique est-elle réellement inabordable et inutilisable 1. M. Ilessimy raconte qu'il est a.rrrvé '00 voiture à deux chevaux et l'usine congMe les quantités de viande réglementaires. Est-il exact que tel pont, tout délabré, Énënace de s'écrouler au passage d'une batterie ? Des trains d'artillerie le traversent constamment. Des tourelles blindées, construites envl892, peuvent-elles être incriminées de ne pas contenir le nombre de coups, que seules logent les tourelles récentes, façonnéeS" à la suite des expériences du siège de Port-Arthur ? Tel fort est signalé comme éventré, incapable de défense. C'est qu'on le rebâtit avec des masses de béton dont l'épa1sseur entraîne le bouleversement momentané de l'ouvrage; d'ailleurs on a la précaution de ne point réfectionner à la fois tous les ouvrages de la place. Tel autre fort est indiqué comme abandonné. C'est qu'il fait partie de la série des ouvrages dits de barrage et d'arrêt qu'on est convenu, dans le programme de 1900, de laisser tels quels, afin de concentrer les 260 millions de la réfection sur les quatre grandes places de Toul et Verdun, d'Epinal et Belfort. On parle de « canons dans lesquels il n'y a rien à mettre n. Au contraire, l'approvisionnement est constaté au complet; un demi-équipage de siège, transporté ré» ce,mment de Clermont, n'a amené que 45,000 projectiles au lieu de 50,000; c'est l'unique et insignifiant déficit. L'amorçage' des obus est-il défectueux pour cause d'oxydation extérieure ? Les expériences d'amorçage ont prouvé qu'il fonctionnait parfaitement, l'oxydation n'ayant point }1énétré à l'Intérieur. Nos forts manquent de projecteurs ? M. Messimy, qui a visité la grande usine d'électricité Siemems-Schuckert, à Nuremberg, et s'enquérant des commandes de l'administration supérieure, a reçu cette réponse : « Non, nous nè recevons pas de commandes; MOUS ne sommes pas encore au point. » Chez nous, des expériences sont faites à Verdun et à Belfort avant d'engager la dépense assez grosse, 35,000 fr. par projecteur mobile, 130,000 francs par projecteur fixe....