Extrait du journal
La Séparation des pouvoirs n est donc, pas un dogme infaillible et l'on aurait _ grand tort de répéter comme on le fait trop souvent, qu'elle se trouve à la base du parlementarisme britannique. Le contraire serait plus exact. Le pouvoir appartient aux Chambres, interprètes qualifiées de la^'volonté nationale. Dans la machine politique, Parlementarisme est le moteur; 1 Executif n'est qu'un ressort. Les_ deux pouvoirs sont liés à un tel point qu'ils se pénètrent et autant dire, se confondent. Si les ministres ne sont pas aussi souvent congédiés f, par leurs Chambres que nous le. voyons en ? France et si la stabilité ministérieile y es I assurée, c'est essentiellement par les mœurs. ^ La question de confiance est, chez^ nous, n posée à propos de bottes.. Sur des lois sans t. grande importance un ministre prend son * (:ongé et suivi assez souvent par le reste de °es collègues en vertu d une solidarité aussi fictive que la Séparation des pouvoirs. ne serait pourtant pas plus déshonorant pour un ministre de faire appliquer des lois dont il vient de combattre l'adoption qu'il ne se déshonore en appliquant, comme cela se voit tous les jours, d'autres lois pour lesquelles -il manque d'enthousiasme. Du Pouvoir législatif et du Pouvoir exécutif on peut dire que, dans le régime anglais, ils s'engrènent. Quant au Monarque on 4 peut dire que, suivant une formule par laquelle les doctrinaires orléanistes donnaient le change à notre opinion populaire : « Le Roi règne et ne gouverne pas ». Dans le régime américain, la- formule serait contraire. Du Président - des Etats-Unis on pourrait dire qu'il ne règne pas mais qu'il gouverne. C'est un véritable autocrate, en ce sens que son veto peut arrêter tous les bills grands et petits s'ils ne sont maintenus â la seconde - lecture par une majorité des deux tiers. Les ministres qu'il homme, encore qu'ils ne soient élus que sur l'avis et le consentement du Sénat, ne sont que les commis d'ordre. Ils ne sont responsahIes que devant lui et lui-même n'est responsable que pour les cas délimités ou restreints de trahison, de forfaiture, ou d'indignité de conduite. Cela frise la dictature. Seulement il ne peut pas oublier que Geoi- ! ges Washington, en donnaht aux Etats-Unis leur loi constitutionnelle, avait d'abord sous les yeux les modèles que lui offrait l'Europe monarchique de son temps et ensuite que les lis et coutumes de son pays devaient servir fie correctif à. l'importance des pouvoirs Je présidentiels. Il v a par exemple un certain nombre d'Etats où les juges investis par voie d'élection, et aussi certains fonctionnaires nommés par la même voie, peuvent être^ dépossédés sur l'injonction d'une minorité électorale et, dans ces conditions, les effets de la dictature ne sauraient être ni trop longs î ni trop nuisibles. Sans compter que le Président n'est élu que pour quatre années et que, les Chambres étant renouvelées pour partie tous les deux ans, une majorité de résistance pourra.it', en cas de besoin, s'y constituer au plus vite. Rien de tel n existe en France. Le Parlementarisme américain ii est pas fait à notre mesure. D'autre part ib aurait chez nous des inconvénients qu'il ®a pas chez les Yankees. Ils ignorent les j 1 m maisons régnantes n. Ils ignorent l'intriI gue des ennemis du régime. En France il...
À propos
La Dépêche est un quotidien français régional fondé à Toulouse le 2 octobre 1870 sous l’initiative d’ouvriers de l’imprimerie Sirven. Par ses plumes, le journal s’inscrit dès ses débuts dans une mouvance de gauche, Jean Jaurès et Georges Clemenceau y sont très engagés politiquement par exemple, et le journal finit par s’affirmer en faveur de la révision du procès Dreyfus. Maurice Sarraut, membre du Parti radical-socialiste, en devient propriétaire en 1932.
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