Extrait du journal

Dans les premiers soulèvements d'espérance de la Révolution française, ce que la nation tout entière saluait dans la liberté, ce n'était pas seulement la fierté et le droit, c'était l'égalité et le bonheur. La Révolution espérait que.,tous les hommes étant libres, chacun pourrait se développer lui-même dans une vie pleine et heureuse; dans la liberté politique il y avait une grande attente sociale. Si les hommes et les foules de la Révolution s'étaient dit qu'un siècle après, malgré la complète liberté politique sous le régime républicain, l'inégalité sociale irait toujours s'aggravant entre ceux qui possèdent et ceux qui ne possèdent pas, que les moyens de production, de travail et d'indépendance se concentreraient peu à peu en un petit nombre de mains et que le servage social indéfini serait proclamé nécessaire par ceux-là mcme qui défendent la liberté politique, la Révolution n'aurait été qu'une agitation superficielle et qu'une émeute de salon ; la Révolution n'aurait pas été, et la liberté politique elle-même ne serait aujourd'hui encore qu'un rêve....