Extrait du journal

Or, il n'est pas douteux que, depuis la guerre, la nourriture des troupes est 1 franchement mauvaise. L'abondance accrue dans les familles françaises rend chacun plus exigeant à table ; ce qui paraissait tolérable au paysan ou à l'ouTcier avant 1914, est aujourd'hui très insuffisant à l'un et à l'autre. Le coût des denrées s'est élevé dans une proportion que n'ont pas suivie les indemnités allouées par l'Etat pour les acheter ; d'où les difficultés dans lesquelles se débattent les commissions régimentaires pour la passation de leurs marchés ; plus que jamais elles sont obligées de se rabattre sur les fournisseurs de « viande à soldat ». L'entreprise des vivres d'ordinaire, basée réglementairement sur l'adjudication publique au moins offrant, est un système déplorable. Il constitue ,un véritable encouragement à la. tromperie, car dans la plupart des cas, l'adjudicataire ne s'en tire que s'il met en défaut ] a surveillance des officiers. Nombre de ces derniers 118 s'occupent plus, comme autrefois, du bien-être matériel de leurs hommes....