Extrait du journal

La colonne, comme vous le savez, compreDait les troupes de cinq nations : russe, japoi naise, anglaise, américaine, française. Le ; contingent français, à peu près 800 hommes, tous le commandement du général Frey, avait pris une part importante au combat de PeïTsang. Les dépêches anglaises, si abondantes, mais qui généralement se font un devoir de ne citer que les exploits anglais, racontent cependant que nos cinq compagnies d'infanterie de marine, avec une batterie montée, ont culbuté la droite ennemie, et par là puissamment contribué à la victoire. Maintenant, on se rend compte combien cette victoire a décidé du sort de la campagne. Elle a brisé la capacité d'effort, de résistance de l'armée mi-partie Boxers, mi partie Bannières ou réguliers à tuniques noires, avec des soleils sur la poitrine et dans le dos. L'énergie chinoise avait été crescendo. depuis l'expédition Seymour, du 10 au 16 JUIn, « Les Chinois — dit un témoin oculaire du combat de Lang-Fang, sur le chemin de . fer de Tien-Tsin à Pékin — s'approchent si près de nos lignes et se dissimulent si bien que, à chaque instant, il faut les charger à la baïonnette. » La loyale lettre de l'amiral Seymour à l'amiral Courrejolles atteste quelle fut, dans cette opération malheureuse, mais héroïque, la collaboration de notre détachement de [marins; sous les ordres du commandant de !':uroHes, du S'Entrecasieaux : « L'énergie et ¡le zèle, dit cette lettre, déployés dans des circonstances singulièrement critiques par les officiers et les marins français sont au-dessus de tout éloge. » Lorsque la colonne Seymour rentra à Tien-Tsin, je relève encore cette observation d'un témoin : « L'aspect des hommes est lamentable, à part les Allemands, dont la tenue est encore bonne, et les Français qui défilent à peu près... »...