Extrait du journal

Je suis bien sûr, a priori, que l'intention leur en est déjà venue. Nicolas II passe pour timide. Comme tous les despotes, .il est la proie de ses conseillers qui se donnent un fort grand mal pour justifier ses préjugés et l'enraciner dans les traditions de l'arbitraire. Maître absolu d'une puissance formidable, il est le point central oit se croisent toutes les influencés contraires, et plus ses intentions sont droites, plus il fait effort pour qu'elles soient réfléchies, plus ses hésitations doivent croître au bord d'une résolution irrévocable. Notre président,. étant surtout figuratif dans notre organisation de gouvernement, échappe, par la limitation-très stricte de ses pouvoirs, aux responsabilités de la toute-puissance. Mais entre l'empereur de toutes les Russies et le modeste petit bourgeois qui se rencontrent pour discuter des intérêts defJturs Etats, la partie ne peut être égale que si le républicain, parlant au nom de la France, se place sur le pied d'absolue parité avec le potentat. Il paraît que cela ne va pas sans difficultés et nous sommes bien, loin d'avoir à redouter que président etmmistre des affaires étrangères le prennent de trop haut avec notre grand ami et allié ». / > L'inconvénient d'un tel état de choses que j'indique discrètement sans appuyer, c'est, que les paroles décisives qui feraient la. sécurité des deux parts n'ayant pas été dites entre les chefs d'Etat, il s'ensuit parmi les fonctionnaires une discordance fâcheuse. Demandez à M. Pichon qui lui a...