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La Femme dans la vie sociale, 1 février 1937

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La Femme dans la vie sociale
1 février 1937


Extrait du journal

La mère, c’est la maison; la maison, c’est le monde : on pourrait ainsi résu mer en une seule phrase le rôle social des mères de famille et leur collabora tion au progrès humain. Il ne s’agit pas ici de distinguer en tre une maison princière, bourgeoise, cossue, et le foyer le plus humble. La maison riche occupe plus d’espace et olire plus de ressources; elle n’a pas, pour cela, plus de solidité. Le diamant est petit et dur; au soleil, on peut le confondre avec un verre banal; mais il brille dans l’ombre. O femme, ô mère, diamant de l’intimité, toi que nul ne voit du dehors, à qui nul ne songe, ré jouis-toi! ton cas est solennel devant Dieu et devant une claire conscience. J’imagine une ménagère vaquant aux soins du logis, entourant les en fants d’une solide tendresse, donnant aux grands l'illusion qu’ils dominent sur elle, alors que c’est elle qui exerce à leur égard un pouvoir secret. Je la vois bravant l’ennui et le souci, accep tant les besognes ingrates, dévorant les chagrins, supportant la monotonie des jours, qui est si lourde, évitant les per tes avec une sage prudence et sachant au besoin, en tirer avantage, grâce à son active industrie, à son art des re commencements, à son habitude de l’effort et des multiples tâches. Vous faites tout cela, chères âmes, comme sans y penser. Vous n’avez pas le temps de songer à vous-mêmes, el peut-être seriez-vous étonnées de vous entendre ainsi louer. Mais c’est tout le genre humain qui vous loue, en profi tant silencieusement de vos services. Famille par famille, il vit de vous et se soutient par vous; il est tourné vers vous comme vers un recours perma nent, jamais refusé, toujours disponi ble, et qui, s’il venait à manquer, lais serait le monde désert et glacé. Femmes, femmes, que vous êtes précieuses, et bonnes, et saintes, même dans l’imperfection! Mais quel chefd’œuvre, quand vous montez au niveau de la Femme forte biblique, et de Sara, de Rachel, de Ruth, de Noémi, de tant de modèles que Dieu vous donna, en attendant votre sœur accomplie, la douce Vierge-Mère. À la manière des fondations et des soubassements de nos maisons, vous portez l’édifice social. Il n’a que par vous sa consistance. Nos citoyens se ront tels que vous les aurez formés. Nos travailleurs auront appris de vous le courage, la fidélité à la besogne, la subordination nécessaire avec la noble liberté. Nos jeunes filles seront des travailleuses aussi, des épouses, des mères et des reines de foyers nouveaux dans la mesure où elles auront appris de vous et déjà exercé auprès de vous les vertus de ces rôles. Vos maris sont occupés au dehors; mais croyez-vous qu’ils y auraient beaucoup de cœur, s’ils ne vous sa vaient là-bas, vous et les petits, à les attendre, et s’ils ne sentaient, pour ainsi dire, à leurs épaules, en atten dant qu’ils la sentent au cœur, la cha leur du foyer? “\ C’esF souvent de votre faute, fem mes, quand l’homme est dévoyé, quand il s’oublie, se néglige, dilapide le bien commun, trahit ou. déserte. Quand il est bon et fidèle, n’en aurez-vous pas aussi l’honneur? Que votre esprit rac compagne pour le conseiller, votre cœur pour le soutenir, votre courage pour stimuler le sien et, quand il vous revient, trouvez le moyen d’être sa ré compense. Votre devoir d’état, à vous, est de tenir, au dedans, tout en étal, pour que le dehors ait sécurité et que l’avenir se rassure. Fussiez-vous seule, sans mari agissant et sans serviteurs, vous pou vez remplacer tout le monde et per...
La Femme dans la vie sociale (1927-1959)

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