Extrait du journal

(2e article (1.) Le règne de Louis XVI fut sans contredit un de ceux de toute la monarchie où la diplomatie comprit le mieux, dirigea le plus habilement les véritables intérêts nationaux. Déjà ce prince, aussi vertueux qu'infortuné, avait ramené les beaux jours de notre marine. Des ministres, qui se faisaient gloire d’unir la probité à l’expérience et aux talons, trouvèrent dans la prudence et les bonnes intentions du monarque tout I appui que réclamait un système d’alliances, ou déjà sanctionné par le temps, ou conçu d’après les changeinens survenus dans la politique et les développements acquis par la puissance des états. Sous ce dernier rapport, la Russie offrait, comme nous l’avons dit dans notre premier article, des avantages aussi précieux qu’incontestables. Le comte de Vergennes en sentit d’autant plus l’importance, qu’avant d’être à la tête du département des affaires étrangères, il avait été successivement ambassadeur près la Porte Ottomane et à la cour de Suède. Ce fut sous son ministère et avec son approbation que le comte de Ségur négocia et parvint en 1786 à conclure entre la Russie et la France le traité de commerce dont la révolution de 1789 nous empêcha bientôt de recueillir les fruits. Veut-on connaître la sagesse de la conduite de Louis XVI rehâtivement à la Porte, il suffira de lire le passage suivant d’un mémoire présenté à ce prince, en mars 1784, par le comte de Vergennes:...