Extrait du journal

M. Chevrillon a publié en 1916 un livre sur l’Angleterre et la guerre où il prétend que les vertus des Churchill, Balfour, Asquith, Curzon, E. Grey, Lansdonne sont l’idéalisme, l’humanité, la foi dans la conscience humaine, la noble candeur. Les dirigeants anglais seraient de paisibles agneaux. Pourtant ces agneaux ont sur leur conscience si pure les affreuses tueries de nègres à la Jamaïque, les boucheries dans l’Inde, les bains de sang africains, l’empoisonnement mercantile des Chinois par l’imposition de l’opium, le sou1 tien des esclavagistes dans la guerre Nord contre Sud en Amérique, l’écrasement et la sujétion du malheureux peuple Boer, l’oppression de l’Irlande affamée, le supplice du lord-maire de Cor h, que les Anglais laissèrent mourir, après 62 jours de grève de la faim, malgré les protestations de « la conscience humaine », etc. Seules leurs hésitations, leurs atermoiements, leurs lenteurs, leur répugnance au militarisée quand d’autres acceptent de se battre pour eux, leur rapprochement avec l’ennemi vaincu, après qu’ils lui ont pris tout ce qui était à prendre, pourraient attester ce caractère ' de douceur évangélique, d’oubli des injures et de fraternelle humanité dont les crédite notre : trop candide auteur,...