Extrait du journal

Paris, 8 février. DE LA MAJORITÉ DANS LES DECX CHAMBRES. Le journal de M. de Villèle est aujourd’hui plein de tris tesse et de sinistres présages; il voit que le nouveau minis tère s’annonce d’une manière franchement constitutionnelle, et cela ne fait pas le compte du patron de la Gazette; car si l’administration actuelle trouve le moyen de s’appuyer sur la confiance des citoyens, elle court risque de rester long temps au ministère ; et que deviendront alors les préten tions de M. de Villèle et consorts. C’est une chose véritable ment curieuse que de voir l’organe des anciens ministres gourmander ceux d’aujourd’hui, de ce qu’ils suivent une autre route que leurs devanciers. Ne semble-t-il pas leur dire : • Mes patrons sont tombés; ils ont été obligés de » quitter le timon des affaires, parce qu’ils marchaient en » opposition avec les voeux de la France ; marchez dans le » même sens, afin de tomber à votre tour, et de faire place » à la restauration ministérielle que j’attends et à laquelle » je travaille. » La Gazette déclare qu’elle n’adopte point la doctrine par lementaire en vertu de laquelle on considère le discours du trône comme l’expression de la pensée des ministres. Cela prouve seulement que la Gazette n’entendra jamais rien au gouvernement représentatif, et non pas qu’elle professe pour le pouvoir royal un respect plus sincère ; car eu s’abs tenant hypocritement d’attaquer en face le discours de la...