Extrait du journal

Rapport fait au nom. de la commission centrale (i) , par M. de Ronald, député de l’Aveyron, sur le Projet de Loi relatif aux Pensions ecclésiastiques. Séance du 7 mai 18‘jti. De foutes les questions traitées à la Chambre des députés, la plus importante , sans doute, étoit celle qui a pour objet de sauver la Religion de l’Etat, en maintenant, son culte menacé d’une décadence prochaine : et de tous les orateurs que leur cons cience appelle à la défendre , aucun 11'étoit plus digne peut-être de'plaider cette noble cause, que celui qui , dans tous les temps , ne fut pas moins fidèle à la foi de ses pères , qu’il le fut à son lloi. M. de tionald ne pouvoit négliger d’entrer sur ce sujet dans des considérations élevées sur la liaison intime qui existe entre la Religion et la morale, entre les vertus religieuses et les vertus civiles , entre le salut du culte catholique et l’existence de la société eu France. Nous reproduirons ce rapport en entier, et l’on y reroimoitra aisément le génie du philosophe chrétien , et celui d’un de nos plus profonds publicistes : Messieurs, Votre commission m’a chargé de vous présenter son rapport sûr le projet de loi relatif -aux pensions ecclésiastiques. « Ou peut, dit l’exposé du projet de loi, parler de Religion n aux hommes d’Etat comme aux aines pieuses. » On doit, oserons-nous dire, parler de Religion aux hommes d’Etat plus encore qu’aux âmes pieuses. Il peut en effet exister, sans motifs religieux, des vertus privées ou des habitudes qui res semblent à des vertus ; mais il ne sauroit, je le crois du moins, V avoir sans motifs religieux de vertus publiques. Tout est frein pour le particulier ; tout est tentation et facilité d’abuser pour l’homme public , et la responsabilité spéciale, à laquelle, dans son désespoir, la loi le soumet, peut elle-même être nue facilité de plus. Beaucoup d’esprits néanmoins, et même des sectes entières, n’ont considéré la Religion que dans l'homme et pour l'homme, et n’ont pas compris*ce qu’elle est dans la société et pour la su-...