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La France chrétienne, 28 avril 1827

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La France chrétienne
28 avril 1827


Extrait du journal

PARIS. REVUE DE LA GARDE NATIONALE. La revue du 29 est le sujet de toutes les conversations et de plusieurs articles de journaux. Depuis l’ordonnance du 17, les partisans du ministère ne spéculent plus sur le silence; témoins de l’allégresse publique, ils savent que le monarque, accueilli par des acclamations unanimes, jouita du spectacle d’un bonheur qu’on ne doit qu’à lui, et d’une liberté qui est son ouvrage. Croirait-on qu’il circule dans les salons, dans les cafés , dans les rues, des hommes qui tâchent d’insinuer qu’un piège est caché derrière celte brillante cérémonie ? Us sont chargés sans doute d’obtenir qu’au cri de vive le Roi ! il ne se mêle aucun cri de réprobation contre le système minis tériel de M. de t illèle et de ses collègues. Us tremblent que la voix du peuple ne soit entendue du Roi, et que la chute du ministère né satisfasse aux besoins plus encore qu’aux désirs de la France. D’autres portent plus loin leur effroi prévoyant; et, crai gnant que la garde nationale n’ajoute le droit de pétition à ses cris de joie et d’amour, ils tâchent d’épouvanter l’opi nion publique et de paralyser cette haine qui , pour éclater contre les ministres , semblait demander d’avoir pour ar bitre le système régulateur des destinées de la France. Si la garde nationale dépose des pétitions aux pieds du Roi, disent-ils, c’est un corps armé qui délibère , qui cesse par là d’être constitutionnel, et qu’il faudra dissoudre pour le constituer sur de nouvelles bases; ils répètent encore toutes les vieilles déclamations contre les pétitions collec tives , et semblent avoir oublié que la tribune des deux Chambres a vingt fois fait justice de ces sophismes usés. Mais pour qu’aucun cri ne se mêle au cri de vive le Roi ! les alarmistes des cafés ont trouvé de l’écho dans les jour naux ; le Constitutionnel et la Quotidienne donnent les mêmes conseils. Il faut rendre justice à la Quotidienne, elle se dé termine par un sentiment de déférence envers la majesté royale, et elle pense que le cri de vive le Roi! renferme tous les be soins du pays, et que nos princes sauront le comprendre. Nous ne discutons pas l’opinion de la Quotidienne, mais nous fe rons observer que, dans l’esprit de cette feuille, l’anathême contre les ministres est implicitement compris dans les cris d’amour qu’on adresse à la royauté. Le Constitutionnel donne les mêmes conseils, mais par des motifs que nous ne saurions approuver : il craint des cris hostiles, il redoute les agens provocateurs. Mais si ces cris s’échappent isolément dans l’unanimité des cris de joie et d’allégresse, qu’on arrête ceux qui les profèrent, qu’on arrête même ceux qui les conseillent ; nous saurons alors quels sont ces gens, d’oô ils viennent, qui les envoie ; et peut-être ces mesures sagement prises, démasquant, par la publicité, de honteuses turpitudes , nous délivreront à jamais de l’atroce institution des agens provocateurs. Ces cris hostiles n’ont pas été proférés le 18 avril ; on ne h s trouve que dans les journaux du ministère et dans les du-...

À propos

D’abord bihebdomadaire, puis hebdomadaire, La France chrétienne était un journal catholique connu pour sa réticence vis-à-vis du libéralisme. Ses rédacteurs y soutenaient les moines jésuites et s’opposaient de manière plus ou moins féroces aux idées révolutionnaires. Lancé en 1821, le journal n’aura qu’une durée de vie limitée ; il s’éteint en 1828.

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