Extrait du journal

Bien sagement, comme vous, j’ai attendu, sans parti pris. Je mo disais qu’après tout, ce comte do Lasteyrie pourrait faire un bon compte de notre avoir et do notre dette, et qu’il roulait peut-être dans son front couronné des projets démocratiques et intelligents de notre situation. Il avait sans doute des idées, ce garçon. Pour accepter d’être grand argentier au moment où il ny a plus d’argent, il devait sûrement avoir trouvé une pierre philosophai. « Il a des projets. Il vous étonnera. Cette fois, vous serez satisfait », me répétait mon jeune homme député ou valet. Ives jours se passèrent; les semaines succédèrent aux semaines; je ne voyais rien venir, ni vous, non plus, quand ie rencontrai mon jeune prophète. « Eh bien, lui disje, et l’œuvre de M. le comte ?» « Il l’a accomplie, me répondit frémissant, ce jouvenceau. M. le comte iRistevrie, ministre des finances, vient d’adresser une circulaire aux agents du Trésor, lest priant de veiller au recouvrement de l’impôt I »...